*Akbou*

Akbou est une commune algérienne de la wilaya de Béjaïa, en Petite Kabylie dans la vallée de la Soummam. Elle portait le nom de Metz pendant la période coloniale. Elle est délimitée à l'est par la Soummam, qui la sépare de la commune d'Amalou et au sud par l'oued Sahel, appelé localement "assif abbas", qui la sépare de la commune d'Aït-R'zine.

Située à une altitude moyenne de 280 m, la commune d'Akbou s'étend sur 52,18 km² ; comprenant deux zones distinctes : 1-le plateau d'Akbou et de Tifrit où se trouve le périmètre urbain ;
2-la plaine d'Azaghar où se trouvent les périphéries, notamment les villages de Lazib et de Colonel Amirouche (anciennement : Riquet). Akbou se trouve à la confluence de l'oued Sahel et de l'oued Bousselam. C'est à partir de ce point de confluence que le cours d'eau prend son nom d'oued Soummam.


 

Histoire

Le vestige le plus remarquable de cette période est le mausolée romain d'Ausium, attribué à la famille numide romanisée de Firmus. Il se signale au milieu de la vallée de la Soummam.

La vallée de la Soummam fait alors partie du beylik de Constantine, mais est très proche du royaume des Beni Abbes (Ath Abbas), État quasi indépendant dirigé par la dynastie des Amokrane (Mokrani), dont le centre est, dans les Bibans, la citadelle de la Kalâa (située dans l'actuelle commune d'Ighil Ali).

En 1851, le chérif Bou Baghla lance une attaque contre l'azib que possède Sî ben 'Alî Chérîf, marabout de Chelatta, au bas de la vallée. Les Français décident peu après la construction d'un bordj, maison forte et maison de commandement pour protéger le marabout et, à travers lui, asseoir leur autorité sur le pays. Sî ben 'Alî Sharîf a alors le commandement, en grande partie nominal, sur les Illoulen u-Sameur, les At 'Îdal et les Ouzellaguen. Le marabout obtient plus tard le titre de bachagha de la part des Français, qui sied mieux à son amour-propre.

Akbou fait partie du deuxième épicentre de l'insurrection de 1871. Celle-ci, commencée en mars à Bordj Bou Arreridj dans la Medjana, sous la direction du bachagha Mokranî, trouve en mai un puissant relais à Seddouk, sous l'autorité de Cheikh El Haddad, alors le personnage le plus en vue de la confrérie de la Rahmaniya en Algérie. Seddouk fait alors partie du commandement de Sî Ben 'Alî Chérîf, dont le rôle dans le déclenchement de l'insurrection reste controversé et jamais mis au clair avec netteté. En tout cas, dès les premières opérations, il se réfugie dans son bordj.

Après l'échec de l'insurrection, les autorités françaises mènent une répression impitoyable, militaire, pénale et économique. Les terres les plus fertiles de la vallée de la Soummam sont confisquées et dévolues à la colonisation européenne. Le centre de colonisation de Metz est créé pour accueillir des colons dont certains viennent des territoires annexés au début de 1871 par les Allemands (l'Alsace-Lorraine). Les autorités françaises suppriment le bachaghalik de Chellata et établissent à sa place une commune mixte, regroupant les centres de colonisation nouvellement créés et des localités indigènes, regroupées en douars délimités à la suite d'un Sénatus-Consulte de Napoléon III.

La localité d'Akbou est choisi comme chef-lieu de la commune-mixte, qui prend son nom. C'est de là que date l'essor d'Akbou, qui jusqu'alors n'avait aucune importance, ni démographique, ni politique. Akbou dirige désormais la Haute-Soummam. Les Français privilégient la plaine fluviale pour y attirer les populations et contrôler les montagnes environnantes.

Patrimoine

Site préhistorique de Gueldaman (Grottes de Gueldaman)
L'Adrar Gueldaman est situé sur la rive droite de la Soummam à l’Ouest d’Akbou. Il constitue la terminaison occidentale de la chaîne tellienne des Babors. Il s’étend sur 7 km et présente une crête dentelée plus ou moins sinueuse, qui s’élève d’Ouest (alt. 556 m) en Est (alt. 898 m). Dans le prolongement de son extrémité occidentale, sur la rive gauche de la Soummam, à hauteur du point de confluence entre l’oued Sahel (Assif Abbas) et l’oued Bou-Sellam, s’observe une petite éminence rocheuse sub-conique, le piton d’Akbou (alt. 431 m). Les versants N-W et S-E de l’Adrar Gueldaman sont situés respectivement sur les territoires des communes d’Amalou et de Bouhamza (ancien nom : Ighi Aberkane).

Sur le versant S-E de l’Adrar Gueldaman, à 507 m d’altitude, au-dessus du hameau de Tasfart, s'ouvrent plusieurs grottes naturelles. Une d'elles (GLD1/Ifri Boubdhour) a livré une documentation archéologique au début du XXe siècle et au cours des récentes recherches préhistoriques entreprises depuis 2010 par le CNRPAH (Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques, Alger). En 2010 deux autres grottes préhistoriques (GLD2 et GLD3) furent découvertes par les chercheurs du CNRPAH. Dans chacune d’elles, des indices d’une occupation humaine préhistorique ont été recueillis.

Mausolée romain d’Ausium

Mausolée romain d’Ausium par S. Gsell.
Le Mausolée romain d’Ausium, situé sur le piton d'Akbou est un monument funéraire datant vraisemblablement du iiie siècle apr. J.-C. (cf. références bibliographiques : S. Gsell, J- P. Laporte et F. Kherbouche).

Château de Petra
On notera l'existence historique du château de Petra, implanté au lieu-dit Mlakou, à 8 km au nord-est d'Akbou. Il fut rasé par le général romain Théodose lors de la guerre contre le prince Berbère Firmus vers la fin du ive siècle apr. J.-C. (cf. référence bibliographique : Ammien Marcelin, G. Camps, F. Kherbouche, Y. Moderan). Plusieurs vestiges de cette construction subsistent à ce jour (pierres taillées, dalles et tuiles en terre cuite, tessons de poteries, etc.). Le Général Théodose s'empara de l'oppidum Lanfacteuse, situé probablement sur les hauteurs d'Akbou. On signale l'existence d'un site antique situé non loin du village d'Ighil Oumced, où plusieurs vestiges ont été déterrés, notamment deux stèles funéraires à registres dont une porte des inscriptions latines.

Mausolée turc
Parmi les civilisations ayant laissé une empreinte à Akbou, figure celle des Turcs. À voir le monument érigé, jadis, au nord-est du centre-ville, à proximité de la cité des pins, on est tenté d'affirmer qu'il s'agissait d'un lieu de culte, vu les ressemblances qu'il présente avec certains mausolées en Turquie ; celui du sultan Mehmed Ier, à Brousse, notamment. En effet, la forme hexagonale du mausolée, son dôme, ainsi que le style des chambres, des fenêtres sont autant d'éléments qui appuient, à plus d'un titre, cette hypothèse.

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