*Annaba*

Annaba, « Bouna », anciennement Bône lors de la colonisation française et surnommée « Medinet Zaoui » ou encore « La Coquette », est la quatrième ville d'Algérie en nombre d'habitants après la capitale Alger, Oran et Constantine. La ville d'Annaba est située dans le nord-est du pays, à 536 km à l'est d'Alger et à 105,7 km à l'ouest de la frontière tunisienne. Annaba est une métropole littorale dont la population de l'agglomération dépassait 600 000 habitants en 2008.

Antiquité : Fondation d'Hippone

C'est un ancien comptoir punique fondé durant l'extension de la civilisation des Phéniciens au-delà de leurs frontières originelles. Sa création se situe à l'arrivée de ces derniers sur les côtes de l'océan Atlantique vers 2 000 ans av. J.-C.. Il est connu que les Phéniciens excellaient dans la navigation marine, car ils avaient compris que la prospérité, la fructification de leurs richesses et le développement économique ne pouvaient provenir qu'au-delà des limites marines. II leur fallait donc traverser océans et mers pour assouvir leurs buts expansionnistes. Mais les distances lointaines entre la Phénicie et les grands centres commerciaux ou les grandes villes situées le long de la façade marine du continent les poussèrent à établir des comptoirs commerciaux. C'est dans cet ordre d'idées qu'en 1100 av. J.-C., les Phéniciens de la ville de Tyr fondèrent en Afrique antique (l'actuelle Tunisie) la ville d'Utique, considérée comme leur plus ancien comptoir (Utique signifiant « ancienne « ou « antique » en phénien, comme du reste en arabe. Plus tard, vers 814 av. J.-C. fut fondée Qarthadesh (Carthage), c'est-à-dire « la ville nouvelle ». Des activités commerciales se sont développées avec les Phéniciens, qui y faisaient souvent escale au retour de leurs campagnes cabotières au pays des Tartessiens (sud-est de l'Espagne). Ces Phéniciens étaient des sémites du groupe cananéen venus de la côte du Liban actuel).

Du vie au iiie siècle av. J.-C., Hippone (ou Hippot) se soumet à l'hégémonie carthaginoise. Au iiie siècle av. J.-C., la consolidation du royaume numide, notamment sous le règne de Massinissa et de ses successeurs, entraîne l'intégration d'Hippone au royaume numide ; elle devient une ville royale, Hippo Regius. Ce rang est dû probablement à son rôle de port assurant les liaisons entre l'arrière-pays et la Méditerranée.

Grâce aux Phéniciens, qui y ont apporté les connaissances et savoir-faire de toutes les civilisations du Moyen-Orient, la cité dernière devient l'un des grands centres de la nouvelle province numide soumise aux Romains, l'Africa Nova. Les vestiges actuels correspondent à la phase romaine puis aux phases vandale et byzantine.

L'histoire d'Hippone se confond avec celle de Carthage, dont elle adoptera peu à peu les mœurs, les coutumes, la religion et la langue.

La prospérité de Carthage provoqua des rivalités avec ses voisins. Trois groupes prédominaient à l'époque en Afrique du Nord : les Maures à l'ouest, les Gétules au sud et les Numides à l'est et au centre. La Numidie était divisée en deux royaumes : celui des Masaesyles à l'ouest et celui des Massyles à l'est. Les guerres puniques embrasèrent tout le monde antique. Hippone et sa région furent alors envahie par les Massyles, dont le roi Massinissa était l'allié aux Romains. Hippone ne connut l'indépendance et la paix qu'après la chute de Carthage en - 146.

On pense qu'Hippone avait été choisie, à la fin de la seconde guerre punique, comme résidence favorite des rois Numides, lui donnant, du fait de sa situation géographique, le prestige d'une « ville de plaisance » après la chute de Carthage. Elle sera appelée « ville royale » pendant tout un siècle.

La particularité d'Hippone à l'époque chrétienne est qu'elle est devenue un centre de rayonnement de la pensée théologique de son évêque, saint Augustin (354-430).

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