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*Les années 80's*
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En 1955, Chadli Bendjedid rejoint les rangs de lArmée de libération nationale (ALN), branche militaire du Front de libération nationale (FLN). Ses aptitudes au maquis lui valent une ascension rapide dans la hiérarchie de lALN. À la veille de lindépendance, il est à la tête de la base de lEst et de ses 6 000 combattants. Une force non négligeable au cours de lété 1962, quand la course au leadership prend des allures de guerre civile. Chadli se range aux côtés de Houari Boumédiène, une alliance déterminante qui contribuera à faire pencher la balance du côté de ce dernier, lequel saura montrer sa gratitude : le commandant Chadli Bendjedid est promu lieutenant-colonel, puis nommé, signe de la totale confiance de Boumédiène, alors tout-puissant ministre de la Défense, à la tête de la IIe région militaire (dans lOranie), la seule qui peut se prévaloir de disposer des trois corps darmée : aviation, marine et infanterie. Avant de mourir, Boumédiène rappelle Chadli à Alger pour lui confier la coordination de tous les services de sécurité. En labsence dun chef détat-major, cette décision en fait le numéro deux de larmée. Et cest un conclave de cette même armée qui tranchera en sa faveur dans la course à la succession de Houari Boumédiène, décédé en décembre 1978, au détriment dAbdelaziz Bouteflika. Chadli Bendjedid prend alors la tête de l'État algérien, le 9 février 1979. Il fait sortir tous les prisonniers politiques. Le secteur économique devient libéral. La politique de l'arabisation continue malgré le Printemps berbère en 1980 et les revendications des élites francophones. Chadli a restauré la liberté de circulation en supprimant lautorisation de sortie, sésame pour quitter le territoire, quil sagisse de simple villégiature ou pour étudier à létranger. "Peu préparé à ses nouvelles hautes fonctions, réputé fidèle en amitié, Chadli Bendjedid sappuie sur quatre officiers parmi ses plus proches collaborateurs : Mustapha Belloucif, Larbi Belkheir, Khaled Nezzar et Mohamed Mediène, alias Toufik. Le premier deviendra, en 1984, le premier général de lhistoire de lArmée nationale populaire (ANP), puis chef détat-major, avant de connaître la disgrâce. Le deuxième, ancien chef détat-major de Chadli dans la IIe région militaire, devient son tout-puissant directeur de cabinet. Khaled Nezzar, qui fut son second à la base de lEst à la fin de la guerre de libération, est nommé ministre de la Défense. Quant à Mohamed Mediène, chef de la Sécurité militaire (SM) de la IIe région sous le commandement de Chadli, il est propulsé, en 1989, à la tête du Département recherche et sécurité (DRS, héritier de la SM)." source Jeune Afrique Politiquement, le Printemps berbère est le premier mouvement populaire spontané. Il ouvre la voie à une remise en cause du régime algérien. Ces émeutes préfigurent celles de Constantine en 1986 et d'Alger en 1988. "Le 19 septembre 1988, dans un discours mémorable, il demande à la population de ne pas hésiter à manifester pour exprimer ses doléances. Deux semaines plus tard, le 5 octobre 1988, la rue sembrase. Chadli mobilise larmée pour les opérations de maintien de lordre et confie lopération à Khaled Nezzar. Le bilan est tragique : des centaines de morts par balle et des milliers de personnes interpellées et torturées. Chadli est tout de même réélu deux mois plus tard et en profite pour promulguer une nouvelle Constitution introduisant le multipartisme et consacrant louverture économique. Chadli sera reconduit deux fois, le 13 janvier 1983 et le 22 décembre 1988. Mais son troisième mandat restera inachevé." source Jeune Afrique
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La création de l'Etat Palestinien à Alger LEtat palestinien a été officiellement proclamé à Alger le 15 novembre 1988 par Yasser Arafat, président du comité exécutif de lOrganisation de Libération de la Palestine (OLP), sous un tonnerre dapplaudissements de tous les membres du Conseil national palestinien. Après la frappe israélienne à Tunis en 1985, lAlgérie a déployé tout un dispositif terrestre, maritime et aérien afin de protéger les dirigeants réunis à Alger pour la création de lÉtat palestinien. Et leur a sans doute sauvé la vie. « En 1988, les capacités de larmée algérienne étaient à leur climax : jamais elle navait eu autant davions, de missiles anti-aériens, et les personnels qui les opéraient étaient formés de manière excellente. » De manière générale, lensemble des radars et systèmes anti-aériens sont en alerte. Deux intercepteurs à très grande vitesse et deux chasseurs MiG-21 sont envoyés en patrouille permanente. Des équipages dalertes se relaient au sol et dans le cockpit de leurs avions, à Blida, Boufarik, Annaba et Oran. En septembre 1988, des officiers du 11e groupement des missiles anti-aériens, basés à Alger, sont chargés détablir un périmètre de défense éloigné de la capitale. Ils ont à leur disposition trois sites, à Réghaia, à Ouled Fayet et aux Eucalyptus, et un régiment complet de missiles Petchora capables dabattre un avion à 25 kilomètres. La mission de préparation consiste à vérifier que tous les équipements sont paramétrés et calibrés et que les moyens de communication avec les commandements fonctionnent. Les hommes du 31e Groupement de batteries de missiles sol-air (GBMSA), qui dépendent de la défense contre avion de larmée de terre, eux, partent de zéro. Basés à Annaba, à lest du pays, et à Aïn Oussara, au sud dAlger, ils doivent identifier les meilleurs endroits pour déployer les batteries de missiles anti-aériens de courte portée OSA-AK. Le choix se porte sur le sommet surplombant le quartier de Aïn Benian, à louest de la capitale. Avec une vue panoramique sur lensemble de la baie dAlger, cette position se trouve à quelques encablures du Palais des nations où doit se tenir la conférence. Les militaires reçoivent lordre détablir une zone dinterdiction aérienne de 20 kilomètres de rayon autour de la capitale et une zone de contrôle de 200 kilomètres. Sur le site même du Palais des nations, ils déploient des batteries de missiles de courte portée Strela 2M sur blindés. Ils sont le dernier recours dans le cas où lennemi parviendrait à déjouer les radars et sapprocher du site.Le 31e GBMSA dispose également de sa propre Batterie de reconnaissance et conduite de tir (BRCT) qui comprend, en arrière, des radars soviétiques radar P15 et PRV qui déterminent sur de longues distances la position et laltitude de lennemi. Toutes les données captées par les différents radars utilisés sont centralisées et transmises à 60 kilomètres au sud dAlger dans le mont Chréa, à ce qui est appelé le Centre de détection et de contrôle (CDC) chargé de donner lordre de tir et daiguiller laviation pour déventuelles interceptions. À Annaba, à 500 kilomètres à lest de la capitale, un autre CDC prend en charge les menaces venant de lest, en miroir avec le centre de Chréa.En mer, la marine algérienne vient donner plus dallonge aux radars au sol avec les corvettes Koni déployées entre Alger et Annaba. Sous leau, lensemble des sous-marins algériens sont de sortie pendant plus de deux mois. Deux Roméos et deux Kilos flambant neufs chassent déventuels intrus. Fin octobre, au moins une frégate soviétique se déploie à Alger, une Krivak. Son radar puissant donne des capacités supplémentaires de détection. Une seconde frégate aurait effectué des patrouilles au large de la façade maritime-est algérienne. À cette époque, les Soviétiques avaient placé leur navire sur le quai de marchandises du port dAlger, visible par toutes les chancelleries dont les sièges surplombaient le port. Le 10 novembre, alors que le congrès démarre, un écho radar est capté par les radars algériens à Annaba et à Alger. Il représente une formation serrée de chasseurs inconnus arrivant de lest de la Méditerranée. Ils avaient bifurqué vers la Sardaigne après avoir dépassé la Sicile et sétaient regroupés pour pointer au sud. En parallèle, raconte un officier du CDC de Chréa à MEE, une station découte capte les communications dun pilote dAir France survolant la Sicile. Il demande si un bulletin NOTAM (Notice to Airmen) pour un quelconque exercice militaire a été émis en apercevant des appareils non identifiés et armés près de son vol. À Reghaia, à lest dAlger, la BRTC du 31e GBMSA, qui capte les échos, anticipe les événements et demande la confirmation de lordre de tir au CDC. Au Club des Pins, où se trouve le Palais des nations, on sapprête à évacuer la salle. Ce que ne sait pas le capitaine du GBMSA, cest que le CDC ne compte pas laisser la menace se rapprocher à portée des défenses au sol et fait décoller deux MiG-25, deux MiG-21 et deux MiG-23 MF. « Tout le monde était sûr à 100 % quils [les Israéliens] reviendraient attaquer ! Par conséquent, les Algériens ont déployé lun de leurs sites SA-6 à proximité et ont créé une zone dexclusion aérienne dans un rayon de 20 kilomètres autour du Club des Pins. Une paire de MiG-25 effectuait une patrouille aérienne de combat à haute altitude, et deux à moyenne altitude, chaque fois que de hauts représentants palestiniens se rencontraient. Des intercepteurs supplémentaires étaient en alerte à leurs bases », raconte Tom Cooper, auteur spécialisé dans lhistoire de laviation militaire, dans un article qui retrace cet épisode. « Comme prévu, ils sont venus. Le 10 novembre 1988, les radars dalerte précoce algériens ont détecté une formation de contacts radar suspects venant de lest. Un radar algérien a détecté un nombre de contacts lointains dans lest, approchant à un niveau moyen », rapporte un officier tunisien à la retraite dans larticle de Tom Cooper. « Immédiatement, une paire de MiG-23 et une de MiG-25 ont décollé pour renforcer quatre MiG déjà sur le CAP par rapport au Club des Pins. » « Les Algériens ne les ont pas incités à intercepter les Israéliens, qui étaient encore beaucoup trop loin. Ils ont ordonné à leurs MiG de monter et de prendre position devant les avions. En raison de lactivité algérienne, nous nous sommes mis en alerte également. Nos radars ont ensuite détecté deux groupes davions. À lépoque et à lendroit, aucune activité commerciale ou militaire nétait prévue ou annoncée. » La tension dans les cieux et sur le sol commence alors à augmenter. Au cours des minutes qui suivent, de plus en plus de stations radar algériennes et tunisiennes sallument et commencent à suivre la formation entrante. Selon lofficier tunisien à la retraite, la vigilance des défenses anti-aériennes algériennes « a finalement eu un effet ». « Ce nest quune supposition, mais je pense quils ont détecté toute cette activité électromagnétique. Ils ont suivi une trajectoire radiale pendant un moment, puis sont revenus à lest. Ils navaient pas peur de nous, ni des Algériens. Mais pour que leur raid réussisse, ils voulaient toucher lOLP sans subir de pertes. Cest pourquoi ils ont décidé dannuler leur attaque. » (source middleeasteye) |
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